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Billets de lecture

Des notes de lecture, des avis, des critiques, des coups de coeur et d'autres encore à découvrir aussi sur mon site plus littéraire

Ce lien qui ne meurt jamais, Lytta Basset

7 mai 2001, Samuel, le fils de l'auteur met fin à ses jours après des années de souffrance, détruit sans doute par des drogues pas "propres". Pourtant , tout au long du livre, il ne cesse de grandir et d'embellir. Etre de lumière à la vie très courte finalement.
Dans ce livre, mi journal intime mi réflexion spirituelle, l'auteure apporte sa réponse très personnelle à tout ce qui l'a traversée dès l'annonce de la mort de son fils.

"Le chemin de vérité (...) dépend de l'orientation choisie : malgré ou à travers la mort de notre proche, désirons-nous ardemment aller vers ce qui vit ou décidons-nous d'étouffer ce désir en nous ?"

Avec la mort de son fils, elle a l'impression de perdre sa vie (perdre son enfant est impensable), de perdre sa foi aussi (comment croire encore en la bienveillance de Dieu se demande-telle). Dans sa révolte, elle découvre la solidarité muette, l'appui des autres, la relation unique de chacun au défunt, de chacun à la souffrance, les tabous sur la mort, les tabous sur l'invisible.
Elle ne cherche pas à comprendre la mort de son fils, elle ne cherche pas sa culpabilité non plus (elle a d'ailleurs écrit des pages magnifiques sur ce sujet), elle cherche plutôt la paix, celle pour son fils et la sienne.

Et en elle, une présence fulgurante qui palpite, qui s'exprime. 100 % de son attention n'est pas consumée par le deuil, il reste un espace par lequel quelqu'un vient lui tirer la manche. Par deux fois, Marie, cette figure dont elle n'est pas si proche résonne en elle. Douleur de la mère sans enfant. Et finalement elle choisira de laisser partir son fils pour le retrouver, plus vaste. En trouvant pour elle ce chemin de paix, elle défriche aussi un autre chemin, celui d'accompagner les autres dans la traversée du deuil.


C'est un livre extrêmement lumineux. Lumineux par la beauté des rencontres que L Basset fait pendant sa traversée. Lumineux parce qu'elle accepte de se laisser traverser par des expériences sur lesquels sa raison n'a pas prise. Elle ne juge pas, elle accepte. Elle chemine à tâtons, totalement disponible à ce qui vient, sûre de marcher sur un chemin sans savoir où il mène. Elle se rencontre en route, apaisée.
C'est un livre vivifiant qui m'a touché autant que Dernier fragment d'un long voyage de Christiane Singer, touché au plus intime.

Le réel est inépuisable (...). Nous voyons et entendons aujourd'hui ce qui était là depuis le début. Ce n'est pas mauvaise volonté de notre part : nos limites humaines nous interdisent de tout percevoir à la fois, et l'intensité de nos émotions nous happe dans la réalité du présent qui est à vivre ; plus tard, il y aura place et disponibilité à autre chose.


28/09/2007
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Challenge de lecture

Bon. Je suis contente de moi. j'ai découvert 13 nouveaux auteurs sur les 26 promis pour l'année 2007. Sur les 13 manquant, j'ai 3 livres en cours mais sur lesquels je rame un peu parce qu'ils ne se lisent pas comme un polar...
N'empêche, je pense que je réussirai le challenge !
   
    Si vous voulez connaitre mon défi, cliquez là
    Si vous voulez lire mes fiches de lecture de ce défi, c'est ici.

Bon week-end de lecture ? de photos ? de courses de rentrées ? de plantation de violettes ? de bulbes?

01/09/2007
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Persepolis



Hier je suis allée voir Persepolis. J'ai littéralement fondu pour cette minote à la bouille extraordinaire, qui veut être prophète et qui ne quitte pas ses baskets. J'ai fondu aussi devant la grand-mère au franc parler inhabituel qui donne à sa petite fille amour et conseils de sagesse.
Ce film adapté de la BD en 4 tomes de Marjane Satrapi est un pur bonheur, film d'animation en noir et blanc, avec quelques touches de couleur pour marquer les ruptures de temps. Cela parle de l'histoire de l'Iran : de la chute du shah mais surtout de la vie depuis les mollahs, et des horreurs que nous, occidentaux, avons contribué à perpétrer.
Au MK2, le film est précédé d'un film "gardons les yeux ouverts" de la FIDH sur la liberté d'expression, notamment en matière politique, appel à la vigilance en cette époque trouble... C'est bien vu !

15/07/2007
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Danse avec les loups

Gros mal de tête ce soir. Je me faisais une fête de lire un pile de bd, et non, je les ai oubliées à quelques encablures de chez moi. Ce n'est que partie remise.

Sentiment de dispersion et de vide. Je me suis carrée dans ma méridienne un chat d'un côté, un chat de l'autre pour presque quatre heures de grand ouest américain. J'ai revu Danse avec les loups (pour soigner mon côté, j'ai besoin d'être en contact avec la nature, l'espace, le minéral et le sauvage). C'était bien, mais l'étau ne m'a pas lâché.

En fait, ce n'est pas tant dans les grandes plaines que j'ai envie d'aller chevaucher, que dans le Montana. C'est un coin que j'ai découvert par polar interposé et qui m'attire beaucoup. Comme quoi la littérature cela mène à tout !

J'ai commencé avec les anti héros de Thomas Mc Guane et les déjantés de James Crumley, ils m'ont tous les deux donné le goût de ces espaces. Et je viens de tomber sur un blog spécialisé sur les écrivains (vivants) du C'est drôle, non ? J'ai regardé Au milieu coule une rivière récemment, tourné dans le Montana, adapté d'un livre de Norman Mc Lean du Montana.... Je vais attaquer de James Welch qui lui est indien. A suivre

13/07/2007
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Ma pile à lire pour les vacances

Les vacances se rapprochent, les provisions de livres sont faites. Vu le bel été, j'ai bien peur de passer plus de temps à randonner dans mes livres qu'au grand air... Wait and see sur place.

Mes réjouissances :
  • Iacobus de Matilde Asensi. Il parait que c'est Artur Perez Reverte en version féminine. A suivre !
  • Rain of Gold de Victor Villasenor. Un conseil de lecture d'un copain américain.
  • La fugitive de Herbjorg Wassmo. je l'ai acheté pour cette petite phrase : "au fil de ce voyage aussi réel qu'imaginaire de deux femmes au caractère complémentaire, HW conte la difficulté d'écrire et la nécessité de se confronter aux autres pour être enfin soi-même". Prometteur, non ?
  • La boxe du grand accomplissement de Jean-François Chabas. C'est un livre de l'abonnement Ecole des loisirs de ma fille sur les arts martiaux.
  • La colline des chagrins de Ian Rankin. C'est un vrai supplice de ne pas le commencer avant....
  • Le caméléon de Andrei Kourkov.  Pour tenter de me réconcilier avec la littérature russe !
  • Une gourmandise de Muriel Barbery, pour prolonger le plaisir de L'élégance du Hérisson
  • L'homme chauve souris de Joe Nesbo, un conseil du blogueur Lecteur exilé grand amateur de polars.
  • La promesse de l'ange de Frédéric Lenoir et Violette Cabesos. Un délicieux conseil de Lung Ta qui rejoint une grande passion pour le mont saint Michel. Là encore, dur, dur de ne pas craquer avant les vacances.
  • L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon. Mais mon petit doigt m'a dit que je risquais fort de ne pas l'achever... On verra bien.


08/07/2007
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Challenge ABC 2007 (maj le 1er septembre)

J'ai découvert un challenge rigolo: cela consiste à lire en 2007 une série de livres non encore lus, ou d'auteurs à découvrir, dont les noms commencent chacun par l'une des 26 lettres de l'alphabet. J'ai encore des trous ! Toutes vos suggestions sont bienvenues !!!

  • Kate Atkinson, La souris Bleue, Poche *** Lu !

  • Miguel Benasayag, La fragilité, La découverte

  • François Cheng, L'éternité n'est pas de trop, Poche ou Bo Carpelan, Le vent des origines (finlandais)

  • Thérèse Delpech, L'ensauvagement, Le retour à la barbarie du XXIe siècle, Hachettes Pluriel

  • Clarissa Pinkola Estes, Femmes qui courent avec les loups, Poche ou Percival Everett, Blessés, acte Sud *** Lu !

  • Rémi Fregni, Lettre à mes tueurs, 2004 *** Lu !
  • G peut être Bernard Giraudeau, Les dames de nage, Métailie.

  • Toshiyuki Horie, Le pavé de l'ours, Editions Gallimard *** Lu !

  • Arthur Indridason, La femme en vert, 2001 *** Lu !

  • Jean-Paul Kauffmann, La maison du retour, Nil
    quelques avis avisés sur
    le bouquin de JP Kauffmann. *** Lu !

  • Jhumpa Lahiri, L'interprète des maladies, Poche *** Lu !

  • M, en mûrissement aussi, Rachid Mimouni, Une peine à vivre (Algérie) ou Malika Mokeddem (Algérie) ou Sandor Marai, L'héritage d'Esther, Poche (hongrie)

  • Jo Nesbo, L'homme chauve-souris, 1997 *** Lu !

  • O, idées en murissement : Chris Offut, Le fleuve et l'enfant, Folio ou Maggie O'Farrel ou alors Nuala o'Faolain ou Joyce Carol Oates

  • Xavier-Laurent Petit, Maestro, L'école des loisirs

  • Q comme Quefellec ? ou le dernier Qiu ?

  • Marshall B. Rosenberg, Vers une éducation au service de la vie, Les Editions de l'Homme (15 mars 2007)

  • Christiane Singer, Les sept nuits de la reine, Poche *** Lu !

  • Tarun J Tejpal, Loin de Chandigarh, Poche *** Lu !

  • Arthur Upfield, La mort d'un lac, 10-18 *** Lu !

  • Victor Villasenor, Rain of gold, Delta ou Mario Vargas Llosa, Lituma dans les Andes, Folio (Pérou)

  • Donald Westlake, Château en esbroufe, 1980 *** Lu !

  • X

  • Ma Yan, Le journal de Ma Yan, Poche jeunesse (une suggestion de ma fille !) *** Lu !

  • Carlos Ruiz Zafon, L'ombre du vent, Poche


12/05/2007
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Derniers fragments d'un long voyage, C. Singer

    Vendredi midi, une collègue m'apporte un livre : Derniers fragments d'un long voyage de Christiane Singer. Nous avions lu la même critique dans La Vie, elle l'avait acheté de suite, moi pas. Elle l'a dévoré et prêté. Beau cadeau de veille de week-end...

    Je l'ai lu en deux temps, je le relirai à toutes petites gorgées, comme un verre de Maury, tant il est savoureux. C'est un livre sur l'intériorité avant tout.

    De quoi s'agit-il ? D'une femme qui écrit presque tous les jours la saveur de sa vie, les six derniers mois de sa vie, avec une lumière incroyable, avec une bonté, une sagesse à peine concevable, et une synthèse très personnelle des grandes religions du monde avec lesquelles elle a dialogué toute sa vie. Elle exprime une foi vive toute teintée de bouddhisme, et notamment de bouddhisme zen.

    Je crois que je n'avais jamais lu un livre qui célèbre autant la vie, ses versants lumineux et sombres. C'est un livre sur l'acceptation. Accepter la souffrance et la joie, la vie et la mort...


    Je vous livre quelques extraits qui m'ont beaucoup touché, fragments d'elles qui ont résonné en moi. Ces mots sonnent justes et disent parfois l'indicible pour moi.

"Allons-nous partager un moment de vie intense ? La seule chose qui m'intéresse : allons-nous partager du présent ? du pur ? du beau ? du vif présent ? Voilà, voilà !"

"Partout où faire ce peut, et aussi longtemps qu'il me sera possible - ne pas faire semblant de ne pas avoir vu."
J'ai trouvé cette phrase particulièrement forte aujourd'hui, jour de décision électorale cruciale. Elle écrit cela parce que dans l'unité de soins où elle vit lui est servi un jour de la Perche du Nil. Le film Le cauchemar de Darwin lui revient en mémoire, et elle agit en disant ces mots.

" Je me suis vite aperçue que tout ce que je n'avais pas osé vivre jusqu'au bout ne me lâchait plus. Il n'est que l'expérience menée à terme qui libère. Nous sommes poursuivis toute une vie par ce que nous n'avons pas osé vivre en entièreté. Toute énergie - quand elle a été réveillée - veut voir son fruit mûr avant de se dissiper."


"Oui le pessimisme m'ennuie à mourir. Il croit si bêtement que ce qui a été va se répéter. Peut-on imaginer plus d'incapacité créatrice que cette attitude là dont je ne serai jamais adepte ?"


"Un jour, tu seras. C'est cette promesse glanée dans un regard d'adultes qui a constitué mon trésor. L'éducation n'est qu'un tissu de regards."


"La littérature est restée cela pour nous toute une vie : le lieu où le Petit Poucet ramasse ses infimes cailloux qui savourent des vies."


"Une force secrète coule en permanence. Rejoins-là. Il n'y a plus rien qui ne soit pas l'essentiel."


"Toute démarche spirituelle est avant tout un bain de matières."


" Car dans la rencontre de l'autre (...) n'est respectueux que le non savoir radical."



22/04/2007
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