L'argent ne se mange pas
"Quand le dernier arbre sera abattu,
la dernière rivière empoisonnée,
le dernier poisson capturé,
alors seulement l'homme s'apercevra
que l'argent ne se mange pas."
Selon les sources, c'est un proverbe indien Cree ou une citation de Sitting Bull. Peu importe. Le message est simple est fort. Je trouve que c'est une jolie réponse à notre omniprésident et son slogan magique « travailler plus pour gagner plus ».
« Nous le savons: la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu'un fil de tissu. Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui-même. » extrait du discours prononcé par le chef indien Seattle devant l'Assemblée des tribus d'Amérique du Nord en 1854
Pourquoi je cite cet homme ? Parce que comme lui, je pense que nous sommes tous interdépendants. Entre humains. Entre humains et autres créations de la terre. L'exemple le plus simple pour ébranler les sceptiques, ce sont les abeilles. Elles nous accompagnent depuis la nuit des temps, à peu près partout sur la planète (si vous passez par là , arrêtez-vous au musée du Miel à Gramont, ils ont une collection de ruches du Monde entier assez étonnante). Elles sont en train de s'effondrer.
Depuis trente ans, des pathologies multiples ont touché les abeilles et se sont répandues à la surface du globe. La complexité des causes et la multiplication des facteurs rend les diagnostics difficiles (pour aller plus loin). Cet été, les apiculteurs avec lesquels j'en ai parlé sont inquiets. Imaginez votre désarroi quand 3 jours après votre dernier passage, vous retrouvez une ruche vide. Toutes les abeilles ont disparu. Vous imaginez les conséquences pour la "butinisation" des alentours ?
Bien sur ce ne sont pas les seuls insectes pollinisateurs mais quand même. Si les fleurs ne sont plus fécondées, plus de fruits, disparition de tout un pan d'animaux de la chaine alimentaire, et parmi eux, peut être, les hommes. Je n'imagine pas un monde privé de la saveur du miel, privé du bourdonnement des abeilles.
On a fait dire à ce pauvre Einstein que si les abeilles disparaissaient, l'homme disparaitrait aussi quatre ans plus tard. Il n'aurait rien dit de tel, et peu importe. La situation est tout de même à ce point préoccupante que les américains ont lancé de vastes programmes de recherches. Il en va de la survie de milliers d'hectares de fruitiers...
La situation en France pour l'hiver 2007-2008 n'est pas bonne non plus, lisez-là .
En France la Halde a remis fin décembre des recommandations au gouvernement sur la diversité, parce que c'est bien de cela dont il s'agit. L'interdépendance repose sur la diversité. C'est en luttant pour la diversité que nous pouvons individuellement et collectivement faire reculer l'industrialisation à tout crin, la standardisation, et leurs guirlandes de misères. La toile est faite de milliers de fils, à nous de prendre soin de ceux qui dépendent de nous... En choisissant ce que nous mangeons, ce que nous portons, en choisissant pour qui nous travaillons. Nous sommes ce que nous faisons, ce que nous respirons, ce que nous mangeons. C'est une bonne nouvelle, non ?