Nous mourrons avant la Terre...
L'ONU devrait lancer la semaine prochaine un appel à la solidarité internationale. C'est ainsi que se termine un article du journal Le Monde d'aujourd'hui en référence au conflit entre la Géorgie et la Russie.
En 1972, John Brunner publie un ouvrage de SF intitulé Le troupeau aveugle dans lequel il dénonce avec véhémence le monde dans lequel il vit et ses choix politiques et éthiques. Et son recours abusif à 'aide internationale.
Il critique l'usage abusif des ressources de la planète, l'industrialisation à outrance et son cortège de pollution. Il dénonce l'idéologie de croissance. Il dépeint un monde dans lequel la nourriture est plus que douteuse, les maladies résistantes aux médicaments, les insectes résistants aux insecticides, l'oxygène la première matière importée aux USA, les MST galopantes, les allergies humaines exponentielles. Bref un monde terrifiant, où avoir un enfant relève soit du militantisme soit de l'inconscience, un monde où on ne voit plus le soleil briller derrière les nuages de pollution, un monde pas très loin de celui que nous construisons au jour le jour.
Dans ce roman très pessimiste, John Brunner stigmatise aussi l'absurde équilibre entre gouvernements et aide internationale. En gros, dès qu'une décision risque d'être impopulaire (traduire risque de nuire à des intérêts financiers), les gouvernement s'ingénient dans une communication débilitante et lâche. Ils préfèrent le suicide collectif à l'action contre les magnats. Et noient le poisson : mais non, il n'y a pas de risque de pollution (c'était avant Tchernobyl), mais non ce produit n'est pas toxique (toute ressemblance avec un insecticide serait fortuite...), mais non ce gaz d'attaque stocké dans des containers sous la mer ne peut pas se rependre... Le seul acteur politique qui reste c'est l'action internationale. Les gouvernements se sont défossés de leurs responsabilités politiques. L'appel à la solidarité internationale de l'ONU, c'est un pas dans le même sens, non ?
C'est un livre à lire d'urgence tant il éclaire les débats actuels. Certes il a un peu vieilli, certes, dans ses extrapolations il a fait quelques erreurs de projection, mais le propos de fond et le cri d'alarme sont très actuels. Malheureusement. Il parle par exemple de l'asphyxie des mers (cf notre actualité avec les huitres), de la raréfaction des énergies fossiles...
Ce livre, Le troupeau aveugle est actuellement disponible, il a été réédité en poche, mais pas partout, et ce n'était pas le cas en avril, alors si vous voulez le lire sans courir longuement les bouquinistes, je vous recommande de le commander vite, de le lire, et de le partager.
Parce que comme l'écrivait encore tout récemment Moukmouk sur son blog : Si vous aviez besoin d'une preuve qu'il ne suffira pas de réduire vos déplacements en auto, et de trier vos déchets, la voilà . Si vous voulez qu'il y ait un monde habitable pour vos petits enfants, il faut maintenant vous impliquer politiquement, changer les normes, et stopper la machine folle de la croissance qui nous tue rapidement.
L'action est politique et urgente. Et nous sommes tous concernés. Alors oui, c'est bien à nous citoyens, de nous mobiliser, non pas dans du volontariat humanitaire (c'est très bien, je ne critique pas), non, mais pour interpeler nos élus, nos mandants, nos gouvernants, tous les jours, sur les choix qu'ils font tous les jours, qui impactent notre alimentation et qui nous conduisent au suicide collectif pour l'instant.
En 1972, John Brunner publie un ouvrage de SF intitulé Le troupeau aveugle dans lequel il dénonce avec véhémence le monde dans lequel il vit et ses choix politiques et éthiques. Et son recours abusif à 'aide internationale.
Il critique l'usage abusif des ressources de la planète, l'industrialisation à outrance et son cortège de pollution. Il dénonce l'idéologie de croissance. Il dépeint un monde dans lequel la nourriture est plus que douteuse, les maladies résistantes aux médicaments, les insectes résistants aux insecticides, l'oxygène la première matière importée aux USA, les MST galopantes, les allergies humaines exponentielles. Bref un monde terrifiant, où avoir un enfant relève soit du militantisme soit de l'inconscience, un monde où on ne voit plus le soleil briller derrière les nuages de pollution, un monde pas très loin de celui que nous construisons au jour le jour.
Dans ce roman très pessimiste, John Brunner stigmatise aussi l'absurde équilibre entre gouvernements et aide internationale. En gros, dès qu'une décision risque d'être impopulaire (traduire risque de nuire à des intérêts financiers), les gouvernement s'ingénient dans une communication débilitante et lâche. Ils préfèrent le suicide collectif à l'action contre les magnats. Et noient le poisson : mais non, il n'y a pas de risque de pollution (c'était avant Tchernobyl), mais non ce produit n'est pas toxique (toute ressemblance avec un insecticide serait fortuite...), mais non ce gaz d'attaque stocké dans des containers sous la mer ne peut pas se rependre... Le seul acteur politique qui reste c'est l'action internationale. Les gouvernements se sont défossés de leurs responsabilités politiques. L'appel à la solidarité internationale de l'ONU, c'est un pas dans le même sens, non ?
C'est un livre à lire d'urgence tant il éclaire les débats actuels. Certes il a un peu vieilli, certes, dans ses extrapolations il a fait quelques erreurs de projection, mais le propos de fond et le cri d'alarme sont très actuels. Malheureusement. Il parle par exemple de l'asphyxie des mers (cf notre actualité avec les huitres), de la raréfaction des énergies fossiles...
Ce livre, Le troupeau aveugle est actuellement disponible, il a été réédité en poche, mais pas partout, et ce n'était pas le cas en avril, alors si vous voulez le lire sans courir longuement les bouquinistes, je vous recommande de le commander vite, de le lire, et de le partager.
Parce que comme l'écrivait encore tout récemment Moukmouk sur son blog : Si vous aviez besoin d'une preuve qu'il ne suffira pas de réduire vos déplacements en auto, et de trier vos déchets, la voilà . Si vous voulez qu'il y ait un monde habitable pour vos petits enfants, il faut maintenant vous impliquer politiquement, changer les normes, et stopper la machine folle de la croissance qui nous tue rapidement.
L'action est politique et urgente. Et nous sommes tous concernés. Alors oui, c'est bien à nous citoyens, de nous mobiliser, non pas dans du volontariat humanitaire (c'est très bien, je ne critique pas), non, mais pour interpeler nos élus, nos mandants, nos gouvernants, tous les jours, sur les choix qu'ils font tous les jours, qui impactent notre alimentation et qui nous conduisent au suicide collectif pour l'instant.