La maternelle derrière chez moi à Belleville
Ma fille allait à l'école primaire Rampal, mon neveu et ma nièce vont à Rampal. Quand j'ai appris ce qui s'était passé cette semaine mon sang n'a fait qu'un tour.
La police a depuis plusieurs mois nettement monté la pression sur les sans papiers ; les contrôles d'identité et les rafles au métro Belleville se sont multipliées. Tant et si bien qu'une solidarité de fait s'est installée entre habitants du quartier. Les informations circulent très vite si on veut s'en donner la peine. Le mardi soir depuis plusieurs semaines, au métro, il y a un rassemblement de personnes membres ou "sympathisants" de RESF. La police le sait, le contraire n'est pas possible. Du métro à l'école, il n'y a que quatre ou cinq cent mètres. Arrêter un sans papier à quelques pas du rassemblement, n'est-ce pas de la pure provocation à moins que ce soit de la négligence grave ?
Un café au carrefour de quatre école, fermé quelque temps parce que c'était un tripot clandestin. Toujours ouvert et dans lequel les policiers sont venus, disent-ils, pour une affaire d'armes. OK ils font leur boulot. Mais ils ont toute la journée pour venir là , pourquoi 18 heures ? Pourquoi la police laisse-t-elle un café ouvert en pleine zone scolaire ? Devant un collège ou un lycée il serait fermé depuis longtemps. Pourquoi pas devant 2 primaires et 2 maternelles ? A quoi sert ce café ? A qui sert ce café ?
Deux arrestations dans la seule communauté chinoise ? Est-ce une signe adressé à la communauté chinoise ? Les écoles du quartier drainent plus de 30 nationalités différentes ! Les vilains sans papier de Belleville ne serait-ils que Chinois ? Bizarre.
La police traque les sans papiers de Belleville, et en même temps elle ignore les groupes d'hommes en état d'ivresse qui insultent et molestent les passants, elle a mis de longs, très longs mois mois avant de réagir quand la prostitution s'est mise à refleurir boulevard de Belleville, elle ignore les voitures garées en double et triple file qui rendent la circulation impossible rue de Belleville. J'ai mis jusqu'à 20 minutes pour descendre les 500 mètres de la portion qui descend du métro Pyrénées à Belleville en voiture. Bref toutes ces infractions là , qui pénalisent tout le quartier, tous les jours, qui troublent l'ordre public tous les jours, sont visiblement sans importance en comparaison de l'infraction de ces personnes qui vivent là , qui travaillent là , parfois sans papier. Est-ce bien raisonnable ?
Ironie aussi, en haut de Belleville, au métro Pyrénées, rue Piat, actuellement il y a une très belle exposition photo en plein air sur la citoyenneté. Un plaidoyer en image très sobre et très percutant sur des hommes et des femmes qui vivent là avec nous dans notre quartier, certains sans papier, certains qui travaillent pour de prestigieuses institutions, pour que notre vie soit plus belle et à qui nous refusons le droit de vote en France. Pour arriver à cette place qui surplombe le jardin de Belleville, on prend la rue Piat. La rue Piat c'est la rue des HLM, et c'est la rue préférée de la police pour faire du rodéo en voiture avec les jeunes agités du quartier. Je vous souhaite de ne jamais assister à cela. C'est d'une violence inouïe.
Alors je peux imaginer la violence rue Rampal, je n'étais pas rue Rampal au moment des arrestations, je n'ai vu comme vous que les vidéos tournées et qui traduisent bien cette violence là . Je n'ai pas vu les lacrymogènes et les chiens, encore une chance que les policiers n'aient pas été armés de Tasers ! Je n'ai rien vu de tout cela de mes yeux. Mais je sais que si j'avais été là , avec ma fille et les autres parents, me faire gazer m'aurait mis la rage.
Ma fille a assisté il y a quelques mois à une arrestation dans le propret 17e arrondissement. Elle était heureusement avec une copine, et elles m'ont raconté l'histoire en boucle pendant un long moment avant de réussir à se déprendre de la scène. Ce n'est pas tant l'arrestation qui les choquait que la violence avec laquelle elle s'était déroulée. Là , c'est bien de cela dont il s'agit. D'une violence inutile infligée à un homme et qui suscite une réaction humaine de défense. Puis la violence, peste contagieuse qui contamine progressivement un groupe d'hommes et de femmes, et qui fait sortir la police de ses gonds. La violence est contagieuse, terriblement contagieuse et c'est ce qui la rend si dangereuse.
Qui manipule qui dans cette affaire ? Une première rafle devant l'école et une premier scandale. Recommencer le lendemain au même endroit c'est chercher quoi ? La démonstration de force est survenue à l'heure des mamans alors que la police détenait depuis près d'une heure le grand père dans le café voisin. Pourquoi attendre l'heure des mamans pour sortir ?
La directrice de l'école maternelle aurait été convoquée par la police pour une affaire personnelle vendredi matin, elle a été interpellée pour «outrage et dégradation de biens public en réunion » et placée en garde à vue près de 7 heures la journée de vendredi. Pourquoi déclencher sa garde à vue ce jour là précisément, si près des événements ? Pour faire monter la pression ? Pour pousser à l'incident au commissariat du 19e ? Pas étonnant que certains fassent l'amalgame entre le geste d'une personne privée et son geste de directrice qui a réouverrt l'école pour que parents et enfants soeitn à l'abri.
Les parents malmenés mardi qui ont voulu porter plainte au commissariat du 19e se sont vus recevoir une fin de non recevoir et expédier à l'IGS, la police des polices. Est-ce le circuit normal ?
A qui cela profite-t-il ? Regardez l'unanimité de condamnation des événements. Seuls quelques rares présidentiables n'ont pas condamnés ces violences. Est-ce vraiment ces hommes là que nous voulons élire comment président de la république ? Pour moi la réponse est sans ambiguïté: c'est non, non et non. Je ne veux pas vivre en état de siège.
Pour aller plus loin
Voir le reportage complet sur Télélibre
Le Monde
L'express
Libération
Le nouvel Observateur
Le figaro
Le blog de Belleville
La police a depuis plusieurs mois nettement monté la pression sur les sans papiers ; les contrôles d'identité et les rafles au métro Belleville se sont multipliées. Tant et si bien qu'une solidarité de fait s'est installée entre habitants du quartier. Les informations circulent très vite si on veut s'en donner la peine. Le mardi soir depuis plusieurs semaines, au métro, il y a un rassemblement de personnes membres ou "sympathisants" de RESF. La police le sait, le contraire n'est pas possible. Du métro à l'école, il n'y a que quatre ou cinq cent mètres. Arrêter un sans papier à quelques pas du rassemblement, n'est-ce pas de la pure provocation à moins que ce soit de la négligence grave ?
Un café au carrefour de quatre école, fermé quelque temps parce que c'était un tripot clandestin. Toujours ouvert et dans lequel les policiers sont venus, disent-ils, pour une affaire d'armes. OK ils font leur boulot. Mais ils ont toute la journée pour venir là , pourquoi 18 heures ? Pourquoi la police laisse-t-elle un café ouvert en pleine zone scolaire ? Devant un collège ou un lycée il serait fermé depuis longtemps. Pourquoi pas devant 2 primaires et 2 maternelles ? A quoi sert ce café ? A qui sert ce café ?
Deux arrestations dans la seule communauté chinoise ? Est-ce une signe adressé à la communauté chinoise ? Les écoles du quartier drainent plus de 30 nationalités différentes ! Les vilains sans papier de Belleville ne serait-ils que Chinois ? Bizarre.
La police traque les sans papiers de Belleville, et en même temps elle ignore les groupes d'hommes en état d'ivresse qui insultent et molestent les passants, elle a mis de longs, très longs mois mois avant de réagir quand la prostitution s'est mise à refleurir boulevard de Belleville, elle ignore les voitures garées en double et triple file qui rendent la circulation impossible rue de Belleville. J'ai mis jusqu'à 20 minutes pour descendre les 500 mètres de la portion qui descend du métro Pyrénées à Belleville en voiture. Bref toutes ces infractions là , qui pénalisent tout le quartier, tous les jours, qui troublent l'ordre public tous les jours, sont visiblement sans importance en comparaison de l'infraction de ces personnes qui vivent là , qui travaillent là , parfois sans papier. Est-ce bien raisonnable ?
Ironie aussi, en haut de Belleville, au métro Pyrénées, rue Piat, actuellement il y a une très belle exposition photo en plein air sur la citoyenneté. Un plaidoyer en image très sobre et très percutant sur des hommes et des femmes qui vivent là avec nous dans notre quartier, certains sans papier, certains qui travaillent pour de prestigieuses institutions, pour que notre vie soit plus belle et à qui nous refusons le droit de vote en France. Pour arriver à cette place qui surplombe le jardin de Belleville, on prend la rue Piat. La rue Piat c'est la rue des HLM, et c'est la rue préférée de la police pour faire du rodéo en voiture avec les jeunes agités du quartier. Je vous souhaite de ne jamais assister à cela. C'est d'une violence inouïe.
Alors je peux imaginer la violence rue Rampal, je n'étais pas rue Rampal au moment des arrestations, je n'ai vu comme vous que les vidéos tournées et qui traduisent bien cette violence là . Je n'ai pas vu les lacrymogènes et les chiens, encore une chance que les policiers n'aient pas été armés de Tasers ! Je n'ai rien vu de tout cela de mes yeux. Mais je sais que si j'avais été là , avec ma fille et les autres parents, me faire gazer m'aurait mis la rage.
Ma fille a assisté il y a quelques mois à une arrestation dans le propret 17e arrondissement. Elle était heureusement avec une copine, et elles m'ont raconté l'histoire en boucle pendant un long moment avant de réussir à se déprendre de la scène. Ce n'est pas tant l'arrestation qui les choquait que la violence avec laquelle elle s'était déroulée. Là , c'est bien de cela dont il s'agit. D'une violence inutile infligée à un homme et qui suscite une réaction humaine de défense. Puis la violence, peste contagieuse qui contamine progressivement un groupe d'hommes et de femmes, et qui fait sortir la police de ses gonds. La violence est contagieuse, terriblement contagieuse et c'est ce qui la rend si dangereuse.
Qui manipule qui dans cette affaire ? Une première rafle devant l'école et une premier scandale. Recommencer le lendemain au même endroit c'est chercher quoi ? La démonstration de force est survenue à l'heure des mamans alors que la police détenait depuis près d'une heure le grand père dans le café voisin. Pourquoi attendre l'heure des mamans pour sortir ?
La directrice de l'école maternelle aurait été convoquée par la police pour une affaire personnelle vendredi matin, elle a été interpellée pour «outrage et dégradation de biens public en réunion » et placée en garde à vue près de 7 heures la journée de vendredi. Pourquoi déclencher sa garde à vue ce jour là précisément, si près des événements ? Pour faire monter la pression ? Pour pousser à l'incident au commissariat du 19e ? Pas étonnant que certains fassent l'amalgame entre le geste d'une personne privée et son geste de directrice qui a réouverrt l'école pour que parents et enfants soeitn à l'abri.
Les parents malmenés mardi qui ont voulu porter plainte au commissariat du 19e se sont vus recevoir une fin de non recevoir et expédier à l'IGS, la police des polices. Est-ce le circuit normal ?
A qui cela profite-t-il ? Regardez l'unanimité de condamnation des événements. Seuls quelques rares présidentiables n'ont pas condamnés ces violences. Est-ce vraiment ces hommes là que nous voulons élire comment président de la république ? Pour moi la réponse est sans ambiguïté: c'est non, non et non. Je ne veux pas vivre en état de siège.
Pour aller plus loin
Voir le reportage complet sur Télélibre
Le Monde
L'express
Libération
Le nouvel Observateur
Le figaro
Le blog de Belleville