Délice du matin
Ce matin petit-déjeuner plaisir, une grande théière de thé vert à la bergamote (thé des légendes de chez Mariage) et mon journal. Edito sur l'autorité impartiale dont je vous livre un extrait : "Sans impartialité, l'autorité du président se réduit à de l'autoritarisme, déclenche le soupçon et la peur, puis finit par se dissoudre. La démocratie s'affaiblit alors dans un climat d'affairisme et de favoritisme. A l'inverse, l'Etat ne pourra retrouver son rôle d'arbitre si son chef s'abandonne à la tentation de suivre le vent dominant, s'il cède volontiers aux sondages et autres manifestations de l'inconstance." C'est marrant cela me fait penser à quelqu'un, pas vous ?
J'enchaine avec le courrier des lecteurs, contrasté comme souvent, et c'est ce que j'aime, la diversité des points de vue exprimés : "peut-on bâtir une campagne sur la diabolisation de son adversaire ?" Bonne question ! Suit la traversée intérieure de Giraudeau, son cancer du rein et du poumon, sa réflexion sur quelle valeur a notre vie. Lui aussi lit Singer. Pas étonnant vu son voyage intérieur. Je vais sans doute lire son dernier livre, Les dames de nage (METAILIE, 180 pages,
Une brève incroyable que je vous recopie telle quelle "en Suisse et en Autriche des baches de mousse réfléchissante qui protègent des rayons du soleil ont été étendues pour lutter contre la fonte des glaciers. Des couvertures isothermes contre le réchauffement climatique". Stupéfiant !!!
Quelques pages plus loin, le dossier "être de gauche, être de droite aujourd'hui". je me retrouve bien dans les propos d'Edgar Morin : "Etre de gauche, cela veut dire que l'on a cette conviction que la société pourrait être meilleure et les relations entre humains moins mauvaises (...) c'est conserver un sentiment de révolte contre toute domination de race, de genre, de religion, de classe (...) C'est garder une aspiration fraternitaire indissociable de la liberté car l'histoire nous a appris qu'on ne batissait pas la fraternité en piétinant la liberté. " J'ai fermé le journal un moment pour laisser cela résonner en moi, en douceur.
Un troublant article sur le déni de grossesse. Une surprise étonnante sur ce phénomène qui touche des femmes de tout âge et de tout milieu. Ne pas savoir que l'on est enceinte pendant plus de 5 mois. Cela me semble tellement inconcevable de ne pas sentir son corps se transformer, son bassin s'ouvrir, les ligaments se distendre, cette petite bulle de vie qui bouge au plus profond de ses entrailles. Quelle séparation d'avec son corps. Fichtre ! Je suis sonnée.
Les petits pas de la réconciliation en Irlande du Nord. Pas envie de lire cela ce matin, ce sera pour plus tard. Comme d'autres articles "plus tristes" sur le monde. Je finis par Jacqueline de Romilly qui vient de publier Dans le jardin des mots (Fallois, 314 pages, 18 euros). A regarder dans la prochaine librairie où je passe..."La précision du langage est la condition absolument nécessaire à la richesse de la réflexion. Un langage appauvri donne une pensée appauvrie. Trouver le mot juste, c'est capital (...) C'est en exprimant correctement sa pensée qu'on peut la dominer, se faire comprendre et ainsi éviter cet autre moyen d'expression qu'est la violence."
Ma theière est vide. Une autre page de la journée s'ouvre sous un ciel gris, l'air est rafraichi. Le vent s'engouffre par la fenêtre entrebaillée et joue sa mélodie du matin froid. Bonne journée !